Théâtre du Château de Budapest (Várszinház)
On peut admirer sur la colline le Théâtre du Château (Várszínház), dont l'histoire est loin d'être monotone. Au XIIIe siècle, à l'époque où les premiers ordres mendiants arrivèrent dans la ville, c'est là que les franciscains élevèrent leur monastère et leur église, qui comptaient parmi les plus imposants du Buda médiéval. Lorsque le Château fut pris par les Turcs, le pacha choisit ce vaste édifice pour y établir son palais. A cet effet, les Turcs le transformèrent, et ils métamorphosèrent de même l'église du monastère en mosquée à l'usage du pacha.
Après la reprise de Buda, le bâtiment fut reconstruit et devint un couvent et une église de carmélites. Lorsque Joseph II procéda en 1784 à la dissolution de l'ordre des carmélites, le bâtiment eut, cette fois définitivement, des occupants laïques. Le décret de l'empereur prévoyait la transformation du monastère en casino à l'usage des fonctionnaires des administrations d'Etat installées à Buda et des officiers de la garnison, et celle de l'église en théâtre. C'est Farkas Kempelen, inventeur d'un célèbre automate joueur d'échecs, qui dessina les plans particulièrement réussis de la nouvelle construction.
De nos jours, les représentations de théâtre se déroulent sur une scène aménagée dans l'ancienne abside de l'église, qui possède une acoustique remarquable, et les spectateurs savourent les spectacles nouveau style sous des voûtes vénérables. On peut voir dans l'entrée, à droite, une plaque commémorative évoquant l'une des soirées les plus célèbres du théâtre, celle du 7 mai 1800, où Beethoven y joua la partie de piano de sa célèbre Sonate pour cor et piano en fa majeur Op. 17.
La façade du théâtre a été restaurée dans le style baroque tardif de la fin du XVIIIe siècle, tandis que l'on a redonné au bâtiment abritant autrefois le monastère la forme classiciste qu'il présentait au milieu du siècle dernier.