fbpx

Le palais royal de Budapest


Découvrir Budapest Buda La Colline du Château de Buda

le palais royal de BudapestLa partie méridionale de la colline du Château est occupée par le palais royal et ses fortifications. Le visiteur y découvre des témoignages de l'activité architecturale de quelque six cents ans d'histoire. Il vaut la peine de les passer en revue par ordre chronologique, car ils sont révélateurs de l'histoire agitée du palais royal dans ses différentes versions. En outre, les bâtiments du palais que l'on peut voir aujourd'hui encore n'en seront que plus intéressants.

L'histoire commence à l'extrémité Sud de la colline du Château, au début du XIVe siècle. En partant de la place des Cérémonies (Dísz tér) et en traversant successivement le parking et différentes cours, on parvient au Musée Historique de Budapest . Pénétrons dans le hall, pour en ressortir immédiatement de l'autre côté, sur une terrasse panoramique. On peut voir au milieu de cette terrasse une ruine carrée située de biais. Ce sont les vestiges de l'ancienne Tour du prince Etienne, dont la construction fut ordonnée en 1330 par Etienne d'Anjou.


C'est sous le règne de Sigismond de Luxembourg (qui fut roi de Hongrie de 1387 à 1437 et empereur germanique de 1433 à 1437) que le palais de Buda connut son premier âge d'or. Le souverain s'efforça en effet d'embellir le château conformément à son rang. Il fit élever une double muraille pour résister aux attaques des armes à feu qui allaient se perfectionnant, il fit renforcer la forteresse Sud du Bastion rond (Rondella) qui se trouve juste devant nous, et il fit élever un vaste palais (le « Palais Neuf »).

Le Bastion rond défendait fort efficacement le palais à partir de la voie carrossable Sud, dans la mesure où l'accès se faisait en quatre temps. En partant des murs donnant sur le Danube, il fallait d'abord suivre un étroit couloir bordé de murs (la « lice »). Venait ensuite une porte avec, autour du bastion, le chemin carrossable passant sous les murs. Et il y avait encore une autre lice à suivre pour parvenir au mur d'enceinte intérieur. Il eut été difficile à un intrus de passer avec succès tant de points de contrôle. Il y avait au sommet du bastion un chemin de ronde, qui a été reconstitué par les restaurateurs. A l'extérieur, les gardes étaient protégés par un mur percé de meurtrières, et à l'intérieur, seul un garde-fou en bois servait à prévenir les chutes durant les éventuels combats.


Les fortifications étaient plus robustes encore du côté du fleuve. Non seulement il y avait de bout en bout la double enceinte des murs, mais encore deux gigantesques courtines se terminant par d'énormes châteaux d'eau barraient le versant de la colline, allant du sommet au Danube. 

Le Musée Historique de Budapest (Budapest Történeti Múzeum) se trouve dans le palais. En sortant du Musée, on se trouve dans la cour dite de Marie-Thérèse, qui comporte aujourd'hui encore de beaux ornements baroques.

C'est dans la partie postérieure (Ouest) de la cour qu'est l'entrée de la Bibliothèque Nationale Széchényi (Országos Széchényi Könyvtár) et de son Centre de Documentation, où sont rassemblées toutes les informations liées à la Hongrie. La bibliothèque est la plus importante du pays.

L'aile du palais qui donne sur le Danube abrite la Galerie Nationale Hongroise.

Après avoir traversé la cour, on arrive à la Fontaine du roi Mathias. Le grand souverain de la Renaissance n'était pas seulement un politicien de première force, il était aussi très aimé de son peuple, et son nom et ses faits et gestes ont fait l'objet d'un grand nombre de légendes, de chansons populaires et de dictons. La fontaine, qui est l'œuvre d'Alajos Strobl (1904) a pour thème l'une de ces romanesques légendes.

A ce qu'on rapporte, le roi avait coutume de parcourir son royaume déguisé, afin de conserver l'anonymat. Un jour qu'il chassait dans la forêt avec sa suite, Mathias, fatigué de sa longue journée, demanda l'hospitalité à l'un de ses gardes, sans révéler son identité. Pendant le dîner, il s'éprit de la fille du garde, la « Belle llonka », qui tomba elle aussi amoureuse de l'inconnu. llonka était évidemment aussi douce que pure. Lorsque Mathias quitta la modeste cabane, il dit seulement à la jeune fille qu'elle lui rende visite si jamais elle venait à passer par Buda. Peu de temps après cette rencontre, le cœur enfiévré d'Ilonka la poussa à se rendre à Buda, où elle eut le malheur d'arriver à un moment où le roi entrait dans sa bonne ville avec un grand cortège, de retour d'une campagne victorieuse. Atterrée, la jeune fille reconnut dans le souverain auquel ses sujets faisaient fête le chasseur auquel elle ne cessait de penser. Mathias ne la vit évidemment pas, au milieu d'une telle foule. llonka rentra chez son père en proie au désespoir et, croyant son amour impossible, mourut de chagrin. Et lorsque le roi se présenta pour demander sa main, il ne trouva plus qu'une maison vide. (Il dut donc se rabattre sur Béatrice d'Aragon...). La fontaine représente le roi Mathias avec, à sa droite, la Belle llonka, et à sa gauche son chroniqueur italien, Galeotto Marzio. 

On peut voir au milieu de la place où se trouve la fontaine une statue représentant un « Bouvier retenant son cheval », qui est due à György Vastagh et date de 1901.


En prenant à droite à côté de la fontaine, un passage couvert nous permet de passer de l'autre côté du bâtiment et de nous retrouver sur une vaste terrasse panoramique donnant sur le Danube, celle de la façade principale. Au milieu, une statue d’ Eugène de Savoie, qui lutta à la tête des Armées Chrétiennes Unies contre les Turcs, pour aider les Hongrois à libérer Buda et le reste du pays. Le monument date de 1900 et a pour auteur József Róna.


On a de la terrasse une vue extraordinaire sur le fleuve et sur Pest. La rue en pente abrupte qui relie la rive au Château en longeant les anciens murs d'enceinte aboutit au sommet sur la gauche. On peut voir tout près de là un splendide portail en fer-forgé néo-baroque et des escaliers y conduisant, qui marquent la limite entre le palais et les quartiers d'habitation. Ce portail donne accès à notre point de départ original, la place Saint-Georges (Szent György tér).

On peut voir à côté du portail, du côté du Danube, une sculpture représentant un rapace gigantesque. Elle fait allusion à une légende hongroise ancestrale selon laquelle la princesse Emese aurait été fécondée par un « turul », oiseau mythique proche de l'aigle, donnant ensuite naissance au premier chef de tribu magyar.

 Lorsqu'on se retourne après avoir admiré la vue, on a devant soi la coupole du palais et, juste en-dessous, l'entrée de la Galerie Nationale Hongroise (Magyar Nemzeti Galéria). 

Le palais royal de Budapest